Donald Trump a provoqué un virage radical de la politique américaine dans le monde : durant son mandat, les Etats-Unis choississent de ne plus être les gendarmes du monde.
A la fin du XXe siècle, après l’effondrement du modèle communiste, les Etats-Unis restent la seule puissance internationale. Leur domination n’est pas purement économique, elle utilise d’autres canaux comme la technologie, la culture… Les États-Unis sont ainsi présents partout dans le monde. Au début des années 1990, le modèle américain est devenu plus puissant que jamais. En effet, les États-Unis dominent le monde, par leur avance économique, technologique, culturelle et leur position de seule superpuissance.
Première puissance économique, les États-Unis représentent alors 25 % de la production mondiale, malgré la concurrence de l’Union européenne et du Japon. Le PNB des États-Unis est 1,5 fois supérieur à celui du Japon. C’est aussi la plus grande puissance commerciale. Les États-Unis investissent partout dans le monde par l’intermédiaire de leurs entreprises multinationales. La monnaie américaine, le dollar domine les échanges internationaux.
Les États-Unis sont aussi un modèle culturel, puisque l’anglais est parlé dans le monde entier. Le cinéma, les séries télévisées, la musique, le mode de vie américains s’imposent
au monde.
Grâce à cette domination économique et culturelle, les États-Unis sont présents partout dans le monde.
La puissance militaire dont disposent les États-Unis fait d’eux les seuls gendarmes du monde. Ils interviennent partout dans le monde, lorsque la paix ou leurs intérêts sont mis en cause. Ils agissent légalement dans le cadre de l’ONU et obtiennent, grâce à leur domination, le soutien de nombreuses nations (cas des guerres en Irak en 1992 et 2003, approuvées par la majorité des nations présentes au Conseil de sécurité à l’ONU). Les États-Unis disposent d’un matériel militaire très perfectionné (missiles intercontinentaux, bombes atomiques…). Leurs bases militaires se trouvent sur tous les continents. Les États-Unis sont donc la puissance militaire dominante.
Ils peuvent intervenir là où ils sentent leurs intérêts menacés (guerre du Golfe en 1990-1991, invasion de l’Afghanistan en 2001, Haïti en 2004) ou encore au nom de la défense de la
liberté et de la démocratie (Irak en 2002-2003). Leur puissance leur permet d’obtenir facilement l’approbation des grandes instances internationales comme l’ONU.
Les États-Unis décident des nations à punir et de celles à soutenir dans le cadre des programmes de l’ONU ou des politiques nationales étrangères. Ils sont devenus en quelque sorte, les
gendarmes du monde.
L’idée selon laquelle les États-Unis sont un modèle, digne d’être exporté à travers le monde, est remis en cause. Des associations critiquent le libéralisme économique américain et ses effets
dévastateurs sur les plus démunis.
Les États-Unis connaissent aussi des échecs diplomatiques, à l’image de l’enlisement en Irak. Surtout, les États-Unis et leurs alliés sont la cible du terrorisme islamiste meurtrier (attentats du
World Trade Center du 11 septembre 2001).
Le modèle américain a donc des limites. Sa pertinence est mise en doute par les problèmes intérieurs que rencontrent les États-Unis. Ainsi, près de 15 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, les violences urbaines embrasent certaines villes, les problèmes de drogue sont majeurs. De surcroît, les inégalités sont criantes. Quelle leçon de démocratie et d’égalité sociale peut-on tirer du modèle américain dans ces conditions ?
Au-delà de ces difficultés, les États-Unis connaissent aussi des problèmes extérieurs. Le terrorisme islamiste prend pour cible les États-Unis ou leurs intérêts à l’étranger. Le 11 septembre 2001, l’un des plus graves attentats conduit à l’écroulement des deux tours jumelles du World Trade Center de New York. Le nombre de victimes est très lourd et les conditions de l’attentat montrent la vulnérabilité des Américains. L'échec américain à pacifier l'Irak et à établir un régime démocratique est patent. La longueur de la guerre en Afghanistan (18 ans) est un camouflet à la puissance américaine. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour critiquer les positions diplomatiques américaines. En 2016, au moment de l'élection de Donald Trump, les États-Unis ne font plus consensus et suscite m^me un rejet dans de nombreux points du globe.
4. Le repli américain
Donald Trump fait campagne sur le thème du nationalisme: il ne conçoit plus de venir au secours des autres nations sans rien en retour. Chque pays devra payer pour sa sécurité et les Etats-Unis se retireront des diverses zones d'opérations dans le monde. Cette nouvelle attitude bouleverse les équilibre internationaux et préfigure un nouvel ordre mondial, dans lequel les Etats-Unis ne jouent plus le premier rôle.
En décembre 2018, Donald Trump annonce le retrait des troupes américaines engagées en Syrie et une réduction drastique de l'investissement américain en Afghanistan. Sa visite aux troupes US en Iraq à l'occasion des fêtes de Noël laisse penser qu'il pourrait également retirer les soldats engagés dans la sécurisation de ce pays. Il déclare: « Nous sommes éparpillés à travers le monde. Nous sommes dans des pays dont la plupart des Américains n'ont même pas entendu parler. Franchement, c'est ridicule ».
Il assure toutefois qu'il ne retirera pas les soldats de ce pays et que l'Iraq sera une base pour des interventions au Proche Orient, si nécessaire.